Pour des raisons pratiques, l’encadrement légal et institutionnel de la formation est surtout générique, c’est-à-dire académique et centrée sur la formation générale de la main-d'œuvre. C’est bien utile dans l’intérêt général de l’économie et aussi pour favoriser la mobilité des travailleurs, mais ça ne répond pas toujours aux besoins, plus concrets, des employeurs eux-mêmes.
Dans les faits, le mode de fonctionnement et la rationalité des entreprises sont marqués par une forte spécialisation des opérations. L’important pour l’employeur n’est donc pas tant la détention d’un certificat de compétence de ses travailleurs que leur capacité effective à exécuter les tâches spécifiques pour lesquelles ils sont embauchés. La responsabilité de ces formations spécifiques, souvent non transférables, relève alors de l’employeur lui-même.
Le point de jonction de ces deux grands types de formation (Formation générale Vs Formation spécifique) fusionne dans le capital humain lui-même, c’est-à-dire dans l’intérêt de chaque individu et son attrait pour l’avancement de sa carrière personnelle.
La formation, qu’elle soit générique ou spécifique à un poste de travail est toujours bénéfique. Cela, tant pour l’employé qui voit la valeur de sa force de travail augmentée, que pour l’entreprise qui bénéficie d’une main-d’œuvre plus capable, plus efficace, voir plus dynamique et productive. L’employeur a intérêt à développer un programme de gestion des compétences qui intègre ces deux dimensions de la formation.
L’État et ses diverses institutions assument essentiellement la formation générale de la main-d’œuvre. Son objectif avoué c’est le développement de l’employabilité des travailleurs. La formation générale est une responsabilité individuelle et elle n’engendre pratiquement aucuns coûts à son employeur. D’ailleurs plusieurs cours sont subventionnés.
Les employeurs ont une vision bien différente de la formation. Surtout dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre. Leurs besoins de formation sont spécifiques à des postes de travail, à des tâches précises, souvent exclusives et difficilement transférable. Ce type de formations spécifiques constitue un investissement obligé, même pour des travailleurs qualifiés. L’objectif de la formation pour les entreprises est donc d’abord pratique et ensuite stratégique, dans le sens de la rétention de leurs travailleurs formés.
Une approche GRH intégrant à la fois la promotion de la formation générale et de la formation spécifique a l’avantage de satisfaire les besoins de l’entreprise et répondre aux ambitions légitimes de ses travailleurs.
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